EMMANUEL MACRON RECONNAIT « L’ASSASSINAT » DE LARBI BEN M’HIDI PAR L’ARMEE FRANÇAISE
Lors de la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie, le président français Emmanuel Macron a officiellement reconnu, ce vendredi 1er novembre 2024, « l’assassinat » de Larbi Ben M’hidi par des militaires français. Ben M’hidi, figure emblématique du Front de libération nationale (FLN), avait été arrêté et torturé par l’armée française en 1957, avant d’être exécuté dans des circonstances longtemps restées entourées de secret.
Emmanuel Macron a prononcé cette reconnaissance historique depuis Paris, soulignant la nécessité de vérité dans les relations entre la France et l’Algérie, particulièrement à l’occasion de cette date symbolique qui marque l’insurrection du 1er novembre 1954, considérée comme le début de la guerre d’indépendance algérienne.
Larbi Ben M’hidi, membre éminent du FLN et organisateur clé de la bataille d’Alger, est reconnu pour son rôle dans la résistance contre la domination coloniale française. Arrêté par les parachutistes français en février 1957, il avait été détenu, torturé, et finalement exécuté dans des conditions non reconnues pendant de nombreuses années par l'État français. Les autorités militaires avaient initialement prétendu qu’il s’était suicidé dans sa cellule, une version démentie par des témoignages ultérieurs. Aujourd'hui, le président français poursuit cette ouverture, marquant un tournant dans la relation franco-algérienne et répondant aux attentes de ceux qui souhaitent que la France assume ses actes passés.
Les réactions à cette reconnaissance sont nombreuses. En Algérie, des responsables politiques et des historiens saluent ce geste, bien qu’ils estiment que des étapes supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à une réconciliation pleine et entière entre les deux pays. Du côté des familles de victimes et des associations mémorielles, cette déclaration présidentielle est accueillie avec émotion, beaucoup espérant que cette reconnaissance ouvre la voie à davantage de révélations sur les événements et les victimes de la guerre d’indépendance.
L’annonce d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte où les relations franco-algériennes demeurent complexes et sensibles. Bien que des progrès aient été réalisés sur le plan diplomatique, les blessures de la guerre d’Algérie, qui a duré de 1954 à 1962 et causé des centaines de milliers de morts, sont encore vivaces. La question des archives et de la reconnaissance des tortures, assassinats et disparitions durant cette période reste au cœur des discussions bilatérales.
Ce geste symbolique de reconnaissance de l’assassinat de Larbi Ben M’hidi ouvre peut-être une nouvelle page dans les relations franco-algériennes, en abordant les souffrances du passé pour construire un avenir plus apaisé.
Brice Bernard Ndjongo