LES ORGANISATEURS D’UNE "SOIREE BALTHAZAR" CONDAMNES EN GUINEE
L’organisation d’une soirée baptisée "Soirée Balthazar", prévue en hommage à Baltasar Ebang Engonga, a conduit à une intervention judiciaire en Guinée.
Cet événement, annoncé pour le 9 novembre 2024 dans un bar de Conakry, a déclenché une vive polémique, provoquant l’interpellation de ses promoteurs par l’Office de protection du genre et des mœurs (OPROGEM). Accusés d’incitation à la débauche, les organisateurs ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 5 millions de francs guinéens lors de leur procès, tenu le 19 novembre 2024.
Cette affaire a pris une tournure particulière en raison de la controverse entourant Baltasar Ebang Engonga, un haut fonctionnaire équato-guinéen dont des vidéos à caractère intime avaient fuité sur les réseaux sociaux, choquant l’opinion publique. En réponse à ce scandale, les autorités équato-guinéennes ont pris des mesures strictes, suspendant les fonctionnaires impliqués dans des comportements similaires. Selon les déclarations faites lors du procès, les deux organisateurs ont présenté des versions divergentes. L’un d’eux a reconnu les faits, tandis que l’autre a nié avoir approuvé l’événement, affirmant avoir demandé son annulation dès qu’il a pris connaissance de la promotion en ligne. "Je n’étais pas au courant de cette soirée organisée dans notre lounge à Kipé. Quand j’ai vu l’affiche avec des images que je jugeais obscènes, j’ai immédiatement demandé de supprimer le post et de signaler l’annulation de la soirée", a-t-il expliqué devant le tribunal.
Initialement conçue comme une célébration, la "Soirée Balthazar" s’est transformée en un fiasco juridique, mettant en lumière les tensions entre liberté d’expression et respect des mœurs publiques. Cette affaire illustre également les répercussions sociales et légales des scandales médiatisés à l’ère des réseaux sociaux.
Baltasar Ebang Engonga, déjà incarcéré pour d’autres affaires, voit ainsi son nom encore éclaboussé par cette affaire, tandis que les organisateurs de la soirée devront répondre de leurs actes, face à une société guinéenne où les questions de moralité continuent de susciter des débats intenses.
Brice Bernard Ndjongo