PROROGATION DE LA DATE DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES LES SENEGALAIS DISENT NON.
C’est faisant suite à l’annonce de Macky Sall samedi dernier à quelques heures avant l’ouverture de la campagne électorale faisant état d’un décret ajournant la présidentielle, qui devait avoir lieu le 25 février, signé par ce dernier. Cette décision qui est une première dans l’histoire du Sénégal est digne d’un film western qui depuis l'indépendance n’avait jamais vécu une telle situation, dénoncée avec toutes les énergies possibles, les membres de l’opposition et certains acteurs de la société civile considèrent cet acte comme un "coup d'État constitutionnel".
Cette annonce plonge le pays dans l'incertitude de la réussite des élections présidentielles futures, de la fiabilité des résultats à venir et fait craindre une ébullition de ce pays qui en Afrique de l’Ouest est considéré comme l’une des références en termes de démocratie. Depuis ce lundi matin, les Sénégalais ont envahi les rues afin de dire non à celui qui, par ce décret, viole totalement la loi constitutionnelle du pays. Bien que réprimées depuis hier, les populations dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir.
Pour L’opposition, l’ajournement de la présidentielle, est un plan pour éviter la défaite inévitable du camp du président sortant, et peut-être même maintenir la présidence Macky Sall au pouvoir par une prolongation de son mandat. Malgré l’engagement de Macky Sall réitéré samedi de ne pas se représenter à la prochaine présidentielle, les populations ne croient pas en celui qui est actuellement à la tête de l’état bien que son mandat soit expiré. Les forces de l’ordre ont dispersé les foules dans les rues et l’accès à internet a été suspendu sur le territoire.
Brice Bernard Ndjongo (DPA)