LE MANQUE DE TOILETTES PUBLIQUES DANS LES VILLES CAMEROUNAISES : UNE PROBLEMATIQUE URGENTE

Le déficit criant de toilettes publiques dans les villes camerounaises devient un problème de santé publique et de dignité humaine.

À Douala, Yaoundé ou encore Garoua, l’absence d’infrastructures sanitaires adéquates impacte la qualité de vie des citoyens et pose de sérieux défis environnementaux et sanitaires.

Dans les grandes villes comme Douala, où vivent près de 4 millions d’habitants, les toilettes publiques sont rares et souvent mal entretenues. Ce manque d’infrastructures pousse de nombreux citoyens à utiliser des espaces informels, comme des fossés ou des zones boisées, pour leurs besoins naturels. Ce comportement, bien qu’imposé par les circonstances, contribue à la pollution des sols, des eaux et favorise la propagation de maladies hydriques telles que le choléra ou la dysenterie.

Le Cameroun est encore loin de répondre aux normes sanitaires internationales. Selon l’UNICEF, environ 70 % des Camerounais n'ont pas accès à des installations sanitaires adéquates. Ce problème se reflète dans les taux élevés de maladies liées à l’assainissement dans le pays. Les populations vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées, sont les plus affectées.

En outre, le manque de toilettes publiques exacerbe les inégalités sociales. Les personnes vivant dans des quartiers informels ou exerçant des métiers de rue sont particulièrement touchées, car elles n’ont pas accès à des installations sanitaires privées.

Quelques initiatives privées et municipales tentent de pallier ce problème, mais elles restent largement insuffisantes. Par exemple, certaines mairies ont aménagé des toilettes publiques dans les marchés ou les stations de transport. Cependant, ces infrastructures sont souvent payantes et donc inaccessibles pour les plus démunis.

Au-delà des considérations sanitaires, l'accès aux toilettes publiques est une question de dignité humaine. Garantir cet accès à tous les Camerounais, en particulier dans les zones urbaines, est une étape essentielle vers un développement inclusif et durable.

Le manque de toilettes publiques dans les villes du Cameroun n’est pas une fatalité. Avec des mesures appropriées et une volonté politique, il est possible de transformer ce défi en opportunité pour améliorer les conditions de vie et promouvoir la santé publique.

Brice Bernard Ndjongo