VAGUE DE CRIMES A MEYO-CENTRE : LE PREFET DE LA VALLEE DU NTEM BRISE LE SILENCE

L’émotion et l’indignation étaient encore vives dans la localité de Meyo-Centre, après la découverte macabre de deux corps sans vie en l’espace de cinq jours. Face à la montée des tensions et à la désinformation qui a suivi ces meurtres, le préfet de la Vallée du Ntem est finalement sorti de son silence pour faire la lumière sur ces événements tragiques.
Dans un communiqué officiel, l’autorité administrative a confirmé la découverte de deux victimes, toutes deux retrouvées dans des conditions similaires après avoir été violemment attaquées à l’arme blanche.
Le premier corps, identifié comme celui de Batcha Gédéon Atanga, âgé de 49 ans et originaire de Santa dans la région du Nord-Ouest, a été retrouvé le 16 février 2025. Il gisait, ensanglanté, devant un débit de boisson appartenant à Mbipeh Konyu Sylvain, alias Alex, un ressortissant de Bamenda. Selon le rapport du préfet, la victime présentait une blessure mortelle sur la nuque, probablement infligée à l’aide d’une machette.
Quatre jours plus tard, le 20 février 2025, un second corps a été découvert sous un hangar à la gare routière de Meyo-Centre. Il s’agissait de Ondoa Bee Théodore, âgé de 63 ans et originaire du village de Mefoup, situé à environ 6 kilomètres de Meyo-Centre. La victime présentait plusieurs blessures profondes à la tête, infligées avec une arme tranchante.
Ces crimes odieux ont plongé la population dans un climat de peur et de colère. Face à l’absence de réaction immédiate des autorités, de nombreuses rumeurs ont circulé, alimentant les tensions entre les communautés locales et provoquant des troubles dans la ville.
Le préfet de la Vallée du Ntem a dénoncé une désinformation croissante, qui a conduit à **des mouvements de protestation marqués par des actes de vandalisme**. Des kiosques ont été détruits, des étals de commerce renversés et des barricades ont été érigées sur la Nationale N°12, perturbant la circulation entre Ambam et Ebolowa.
Dans son communiqué, le préfet a appelé à la retenue et à la coopération des populations afin de permettre aux forces de sécurité de mener l’enquête dans les meilleures conditions. Il a également assuré que toutes les dispositions étaient prises pour identifier et appréhender les auteurs de ces crimes.
En attendant les conclusions officielles des enquêtes en cours, les habitants de Meyo-Centre restent en alerte, espérant que justice soit rendue pour ces deux victimes et que de telles violences ne se reproduisent plus.
Brice Bernard Ndjongo