GRACIATION DE PLUS DE 400 DETENUS AU BENIN : DES FIGURES POLITIQUES DE L'OPPOSITION OUBLIEES
En un geste de clémence, le Président du Bénin, Patrice Talon, a gracié plus de 400 détenus de droit commun, y compris 27 militants de l'opposition, interpellés et jugés après les violences électorales de 2019 et 2021. Cette décision, annoncée vendredi 2 août 2024, au lendemain de la fête nationale, a suscité des réactions variées parmi la population et la classe politique du pays. Cependant, cette mesure de grâce a laissé de côté deux figures emblématiques de l'opposition béninoise : Reckya Madougou et Joël Aivo.
Ces deux leaders, respectivement ancienne ministre de la Justice et professeur de droit, avaient été arrêtés et emprisonnés dans le cadre de leur opposition au régime de Patrice Talon. Leur absence de la liste des graciés a provoqué une onde de choc et des critiques au sein de la société civile et des partis d'opposition.
La graciation de ces détenus intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à apaiser les tensions politiques et sociales. Parmi les graciés, on compte des individus emprisonnés pour divers délits liés aux élections controversées de 2019 et 2021. Ces élections avaient été marquées par des violences et des affrontements entre les partisans de l'opposition et les forces de l'ordre, entraînant de nombreuses arrestations et condamnations.
Les organisations de défense des droits de l'homme appellent le gouvernement béninois à aller plus loin dans ses efforts de réconciliation en libérant tous les prisonniers politiques, y compris Madougou et Aivo. "La libération de ces deux figures symboliques serait un signal fort en faveur de la réconciliation et de la démocratie au Bénin," a affirmé un représentant d'Amnesty International.
Brice Bernard Ndjongo (DPA)