LEGISLATIVES EN ALLEMAGNE : LE PEUPLE DANS LA DIVISION

Les récentes élections législatives en Allemagne ont marqué un tournant significatif dans le paysage politique du pays. Le bloc conservateur CDU/CSU, dirigé par Friedrich Merz, a remporté une victoire notable avec 28,5 % des voix, tandis que le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) a réalisé une percée historique en obtenant 20,8 % des suffrages, se positionnant ainsi comme la deuxième force politique du pays.

Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant Olaf Scholz a, quant à lui, enregistré un recul important, atteignant un niveau historiquement bas de 16,4 %.

Friedrich Merz, âgé de 69 ans, est une figure bien connue de la scène politique allemande. Après une carrière dans le secteur privé, il a effectué un retour en politique en 2022, succédant à Angela Merkel à la tête de la CDU. Sa campagne électorale s'est focalisée sur la relance économique et la mise en place de politiques migratoires plus strictes, incluant des contrôles aux frontières et une augmentation des expulsions.

La progression de l'AfD, qui a doublé son score par rapport aux élections précédentes, témoigne d'un changement profond dans l'électorat allemand. Ce succès est attribué à une présence efficace sur les réseaux sociaux et à un climat de mécontentement général, exacerbé par la pandémie et les débats sur l'immigration. Cette montée en puissance de l'extrême droite a conduit à une polarisation accrue du Bundestag, rendant la formation d'une coalition gouvernementale plus complexe.

Face à ces résultats, Friedrich Merz a exprimé sa volonté de former rapidement un gouvernement stable. Bien que des spéculations existent quant à une possible collaboration avec l'AfD, Merz a, jusqu'à présent, exclu toute alliance avec ce parti. Le chancelier sortant, Olaf Scholz, a reconnu la défaite du SPD et a appelé la CDU à ne pas coopérer avec l'extrême droite, soulignant l'importance de préserver les valeurs démocratiques du pays.

Sur le plan européen, cette élection pourrait avoir des répercussions majeures. Merz a déjà évoqué la nécessité pour l'Europe de gagner en indépendance vis-à-vis des États-Unis, notamment en matière de défense, et a insisté sur l'importance d'une politique étrangère européenne plus autonome citeturn0news12. Cette position pourrait redéfinir les relations transatlantiques et influencer la dynamique au sein de l'Union européenne.

Brice Bernard Ndjongo