INSECURITE DANS LES TRANSPORTS PAR TAXI : LES HABITANTS DE YAOUNDE EN SOUFFRANCE
Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, fait face à une insécurité croissante dans les transports par taxi, une situation qui plonge de nombreux habitants dans la peur et l'incertitude au quotidien. Alors que le taxi est un moyen de transport privilégié par une grande partie de la population, les risques liés à ce mode de déplacement deviennent préoccupants, notamment la nuit ou dans certaines zones isolées de la ville.
Depuis plusieurs mois, les plaintes se multiplient concernant des agressions à l'intérieur des taxis. Les passagers, souvent pris au piège, sont dépouillés de leurs biens sous la menace de couteaux ou d’armes à feu. Certains malfrats se font passer pour des chauffeurs de taxi ou s’associent à de vrais conducteurs pour commettre leurs actes.
« Je ne prends plus le taxi après 20h, c'est devenu trop risqué. Un soir, un faux chauffeur m’a conduit dans une rue sombre, et avec la complicité de deux autres personnes, ils m'ont volé tout ce que j'avais sur moi », témoigne Jean-Baptiste, un habitant de Mvan, encore sous le choc de son agression.
Les autorités municipales et les forces de sécurité tentent d’apporter des réponses à cette crise, mais les efforts peinent à produire des résultats tangibles. La mise en place de barrages routiers, les contrôles aléatoires des taxis et les campagnes de sensibilisation ne semblent pas enrayer la montée des violences.
La plupart des habitants, surtout les femmes, adoptent des stratégies de survie. Marie, étudiante à l'université de Yaoundé 1, confie qu'elle ne monte plus dans un taxi sans vérifier le numéro de plaque et partager sa localisation avec ses proches. « Cela ne garantit pas ma sécurité, mais au moins, ils sauront où je suis en cas de problème », explique-t-elle.
Cette insécurité dans les transports par taxi pèse lourdement sur le quotidien des Yaoundéens, affectant aussi bien leurs déplacements que leurs activités professionnelles et sociales. Nombreux sont ceux qui ont réduit leurs sorties ou optent pour des alternatives plus coûteuses comme les services de transport privés.
« Nous n'avons pas tous les moyens de prendre des VTC. Le taxi est le seul mode de transport abordable pour nous, mais avec cette insécurité, nous sommes désemparés », déplore Jacques, commerçant au marché central.
Face à cette situation alarmante, les habitants de Yaoundé en appellent à des mesures plus rigoureuses de la part des autorités. L'instauration d'un système de vidéosurveillance dans certains points stratégiques de la ville, l'amélioration de l'éclairage public dans les quartiers sensibles, et un contrôle plus strict des taxis figurent parmi les principales revendications.
Alors que l'insécurité dans les transports par taxi continue de faire des victimes, l’urgence d’une action concertée entre les forces de l’ordre, les autorités locales et les acteurs du secteur des transports devient incontournable. En attendant, les habitants de la capitale doivent redoubler de vigilance pour tenter de préserver leur sécurité dans un environnement qui devient de plus en plus hostile.
Brice Bernard Ndjongo