LE CULTE DE LA FACILITÉ EN MILIEU JEUNE, UNE RÉALITÉ CAMEROUNAISE
LORSQUE MANGER SANS TRAVAILLER DEVIENT LE QUOTIDIEN DE LA JEUNESSE.
"Le travail éloigne de nous : l'ennui, le vice et le besoin" Cette maxime Voltairienne a tout son pesant d'or d'autant plus qu'elle ressort le quotidien et la vie de l'homme qui est tenu de semer tout d'abord et de récolter par la suite. C'est au bout de l'effort qu'on obtient du réconfort.
C'est à force de travailler qu'on finit par recueillir des fruits. Cette réalité humaine se colle à toutes les couches sociales, car même les plus nanties ont toujours besoin de travailler et de fournir de gros efforts pour maintenir la fortune à défaut de la faire grandir. Ceci relève d'une école à laquelle tout un chacun est appelé à adhérer sans que personne n'y échappe. Il faut noter que la transmission de cette doctrine est donnée dès le bas âge afin que l'on s'y habitue.
Cependant, l'on remarque avec acuité que la tranche d'âge appelée en premier à faire montre de son dynamisme se détourne de plus en plus de cette réalité. La jeunesse, puisqu'il s'agit d'elle, est dans une posture aujourd'hui dans laquelle elle veut récolter sans avoir semé. Les jeunes veulent manger sans travailler. L'instinct de créativité manifeste et le culte de l'effort sont de moins en moins le partage des jeunes. Il faut aussi noter que les multiples projets qui auraient dû rendre autonomes ces jeunes et créer des emplois sont abandonnés tout de suite du fait du manque de soutien. Beaucoup de jeunes se retrouvent dans des activités où ils n'ont aucune passion juste pour le fait d'être actif ou simplement de travailler. Et dans ce cas, la dévotion est absente et il est évident qu'ils ne puissent pas donner le meilleur d'eux-mêmes.
D'autres jeunes se font miroitier un bonheur illusoire qui ne prône aucunement de l'effort. La promotion des "métiers" aux gains faciles est d'actualité aujourd'hui. Il suffit de s'offrir un téléphone portable de grande qualité de nos jours pour accéder au bonheur en devenant Influenceur. Oui, c'est la nouvelle attraction des jeunes qui veulent s'ouvrir les portes du paradis sans couler la moindre sueur. Cela est visible à travers l'implication de ces nouveaux riches, ces fortunés de pacotille dans des dossiers quasi étatiques. Les déplacements ou la promotion sont devenus une affaire des influenceurs. On les retrouve dans des délégations sportives, dans plusieurs dossiers qui concernent la haute sphère. L'avenue de ces fausses occupations détourne les jeunes non seulement de l'école, mais aussi de plusieurs métiers qui pourraient faire leur fierté, celle de leur famille et même celle de toute une nation demain. Il est évident que dans les cinq ou dix années futures, l'on n'ait plus de bons menuisiers, charpentiers, maçons ou techniciens de toute sorte.
Toute chose qui aboutit à une envie criarde qui habite désormais les jeunes qui veulent plus que jamais manger sans travailler. Parents et administrations ont-ils démissionné devant leurs responsabilités ? Peut-on construire une nation avec une jeunesse paresseuse ? À quoi peut-on s'attendre de mieux dans un pays où les jeunes se veulent oisifs, mais amoureux de la fortune si ce n'est l'échec ?
Il faut bien que quelque chose soit faite.
Serge David (REC)