UN AN APRES L’EBOULEMENT DE MBAKOLO : LES SINISTRES TOUJOURS DANS L'ATTENTE D'UNE AIDE PERENNE
Le 08 octobre 2023, la communauté de Mbankolo, un quartier situé sur les hauteurs de Yaoundé, a été marquée par une tragédie sans précédent. Un glissement de terrain provoqué par des pluies diluviennes a emporté des habitations, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes et laissant des familles dans le désarroi total.
À ce jour, un an après cet événement dévastateur, les sinistrés peinent encore à retrouver une stabilité, malgré quelques aides ponctuelles reçues dans les jours suivant la catastrophe.
Plusieurs des familles touchées par le drame de Mbankolo vivent encore dans une grande précarité. Après avoir perdu leurs proches, leur maison et leurs biens, nombreux sont ceux qui se retrouvent hébergés par des proches ou vivant dans des logements temporaires. Bien que des dons aient été effectués par le gouvernement, les ONG et les citoyens dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, aucune solution durable n’a véritablement été mise en place pour assurer le relogement ou la reconstruction des biens détruits.
"Nous avons reçu des vivres et des aides financières immédiatement après l'éboulement, mais un an après, nous sommes encore sans toit stable. Nous nous sentons oubliés", confie une rescapée qui a perdu trois membres de sa famille lors de la tragédie.
Les sinistrés dénoncent le manque de suivi de la part des autorités locales et nationales. "On nous avait promis des logements sociaux, mais jusqu'à présent, rien n'a été fait", déclare un chef de famille. Certaines familles continuent de vivre dans des conditions indécentes, sans accès à l'eau potable ni à des services de base. Les enfants, pour la plupart orphelins de père ou de mère, sont scolarisés grâce à la solidarité des habitants, mais les besoins en termes de soutien psychologique et matériel demeurent immenses.
En attendant, des campagnes de prévention et de sensibilisation aux risques de glissements de terrain ont été lancées dans les quartiers à risque de la capitale camerounaise, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Au-delà des pertes matérielles, les habitants de Mbankolo souffrent encore des séquelles psychologiques. "Les nuits sont difficiles. Chaque fois qu'il pleut, j'ai peur que cela recommence", explique une mère de famille. Les souvenirs des cris et des visages ensevelis sous la terre hantent encore les survivants. Le traumatisme collectif laisse une marque profonde dans la communauté, qui peine à tourner la page.
Un an après la catastrophe de Mbankolo, les sinistrés continuent de vivre entre l’espoir et le désespoir, attendant des actions concrètes pour un avenir meilleur.
Brice Bernard Ndjongo