QUEL VISAGE POUR LA POLITIQUE ÉTRANGERE AMERICAINE APRES L’ÉLECTION DU 5 NOVEMBRE ? KAMALA HARRIS OU DONALD TRUMP, DEUX VISIONS CONTRAIRES
À onze jours des élections présidentielles aux États-Unis, le monde observe avec attention l’impact potentiel du scrutin sur la politique étrangère américaine. Selon le vainqueur, Kamala Harris ou Donald Trump, les choix stratégiques de Washington pourraient diverger fortement, suscitant des interrogations profondes sur le futur rôle de l’Amérique dans le monde.
Alors que Kamala Harris promet une approche multilatérale et diplomatique, Donald Trump se pose en défenseur d’une politique « America First » marquée par le protectionnisme et l’unilatéralisme.
La question du « leadership » est donc au cœur des préoccupations à la veille de ce scrutin crucial. Kamala Harris défend une Amérique leader coopérative et engagée, cherchant à résoudre les crises mondiales en collaboration avec d’autres nations. Donald Trump, quant à lui, voit le leadership américain comme un moyen de protéger les intérêts intérieurs et d’alléger les fardeaux internationaux, prônant une indépendance accrue vis-à-vis des alliances qui, selon lui, ne bénéficient pas aux Américains.
Si Kamala Harris l’emporte, la politique étrangère américaine pourrait s’orienter vers un renforcement des alliances traditionnelles et un retour aux organisations internationales. Harris s’est engagée à rétablir la confiance entre les États-Unis et leurs partenaires, en particulier avec les pays européens, et à renforcer la coopération transatlantique. Ce modèle multilatéral, qui avait marqué l’administration de Joe Biden, repose sur la participation active aux instances internationales comme l’ONU, l’OTAN et l’OMS.
Sur le plan climatique, Harris a affirmé vouloir réintégrer les États-Unis dans des accords de grande ampleur, notamment l’Accord de Paris. Elle insiste également sur la nécessité de combattre la crise climatique en collaboration avec d’autres nations, visant à renforcer la coopération mondiale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
En revanche, une victoire de Donald Trump signifierait probablement un retour à une politique étrangère plus isolationniste. Trump, fidèle à sa doctrine « America First », prône un retrait des engagements internationaux jugés coûteux et peu avantageux pour les États-Unis. Le candidat républicain a déjà exprimé ses réserves sur les accords commerciaux multilatéraux et sur le financement des institutions internationales.
Concernant la Chine, Trump entend durcir sa position en renforçant les sanctions économiques et en limitant l’accès de Pékin aux technologies américaines. Les tensions commerciales, déjà présentes lors de son premier mandat, pourraient s’intensifier, et la coopération sur des questions telles que le changement climatique ou la sécurité serait reléguée au second plan.
L’issue de l’élection aura donc des répercussions profondes, non seulement sur la diplomatie américaine, mais aussi sur les relations internationales dans leur ensemble pour de nombreux observateurs et acteurs mondiaux.
Brice Bernard Ndjongo